Comité de lecture du mois de novembre 2019

Publié le par comitedelecture-cddv.over-blog.com

Les membres du comité de lecture du Centre Dramatique Des Villages du Haut Vaucluse se sont réunis ce 14 novembre autour de trois textes :

  • Gens du Pays de Marc-Antoine Cyr

Ce texte a été retenu à l'unanimité des trois lectrices/lecteurs. Il concourra pour le prix Eclat de Coeurs 2020 qui sera décerné lors du comité de lecture de janvier 2020.

Le texte de Marc-Antoine Cyr a été édité chez Quartett en 2018. Il est nominé au prix Sony Labou Tansi 2020 (prix de Théâtre francophone des Lycéens), au prix Godot des lycéens 2018, au prix Collidram 2019.

Extrait des fiches de nos lectrices/lecteurs :

"La situation est pourtant simple : un jeune ado aux origines maghrébines (l'auteur ne le précise pas  mais on comprend très bien d'où il vient et le titre nous le confirme ) se voit être confronté à un problème d'identité. Pour lui, tout est simple, il est Français, il ne se pose même pas la question. Mais à l'école, son professeur insiste pour que Martin martin parle de là où il vient, pour qu'il puisse mieux se connaître , qu'il se rappelle des souvenirs d'enfance. Mais il est dans l'incapacité à dire quoi que ce soit et répond par des « Chépo » , il se bloque, n'a pas envie."

"Le titre de la pièce « Gens du pays » résonne musicalement dans ma tête : une chanson de Gilles Vigneault « Gens du pays, c’est votre tour de vous laisser parler d’amour… »  Je m’aperçois très vite qu’il ne s’agit pas de parler d’amour ; l’identité est au cœur de ce texte, en lien avec le lieu d’où l’on vient, celui où l’on vit,  et le déterminisme. MARTIN MARTIN, malgré un nom, on ne peut plus, de France, va être confronté à la question de l’identité, lui qui est un sans papier. Je repère à ce moment-là la citation en exergue du texte : « Il y a quelque part où l’on peut-être nous » de Mohamed Emine, élève du collège Jules Vallès à Fontaine. Et là, je suis au cœur du problème et je pense que Mohamed cherche, dans son quartier un endroit où il peut-être lui. 
Un intérêt teinté d’angoisse s’empare de moi."

Extrait de la publication de La Chartreuse de Villeneuve lez Avignon, Centre National des Écritures du Spectacle qui a accueilli en résidence d'écriture l'auteur :

"Gens du pays est une exploration théâtrale de la notion d’identité en France, à travers les yeux d’un adolescent, écrite par un exilé.

Regardez mon visage. On ne dirait pas comme ça, mais je ne suis pas un vrai Français. La preuve est écrite sur une carte, que je garde rangée dans ma poche. La preuve se reconnaît dans les échappées de mon accent, quand ma langue tourne et que j’oublie de faire attention. Sur ma route d’exilé, j’ai rencontré d’autres visages. Des yeux, des bouches, des corps bigarrés. Beaucoup de faux Français, et quelques-uns, des vrais. Je ne fais pas toujours bien la différence entre les deux. Mais je sais de manière entêtante que, vrais ou pas, nous dessinons toutes et tous ensemble le visage de la France de maintenant. Sans cette identité commune, plurielle, sans les gens qui la font, il resterait quoi d’un pays ? La route que je trace pour mon personnage, Martin Martin, est une tentative de question.

Québécois d’origine, Marc-Antoine Cyr vit désormais à Paris. Il signe une quinzaine de textes dramatiques, tant pour le grand public que pour les enfants. Plusieurs de ses textes sont créés à la scène, dont Je voudrais crever, Fratrie, Les Soleils pâles, Prends soin (take care), Doe, Les paratonnerres et Je reviendrai de nuit te parler dans les herbes."

https://chartreuse.org/site/marc-antoine-cyr ​​​​​​​

  • Tangente de Nina Chataignier

Ce texte a été retenu par deux lecteurs/lectrices sur trois. Il apparaîtra sur le blog et dans le catalogue avec des extraits des fiches de lecture.

Le texte de Nina Chataignier est édité aux éditions Koïné

Extrait des fiches de nos lecteurs/lectrices

"Le drame s’installe dès le titre « Tangente », qui n’évoque certainement pas uniquement un paramètre mathématique, mais bien « prendre la tangente ».

Je pense assez rapidement que le titre et l’intitulé de la 1ère scène « Le mari. Départ. » nous mettent sur la voie de l’abandon du domicile familial. Le débit de paroles de cette 1ère scène nous le confirme ; c’est un drame familial.

 

En effet, le texte commence très rapidement par des phrases courtes, sans ponctuation, non achevées. Cela m’oblige à bien rester concentrée car forcément, tout ne sera pas compris à la 1ère lecture.

Et en effet, je relis très rapidement plusieurs fois le début. L’auteur a voulu mettre en avant l’urgence et la panique et ça marche bien.

Quand la situation est moins catastrophique, les phrases sont entières."

 

Extrait du catalogue général de la BNF

Résumé : Un beau jour une jeune femme quitte mari et enfant. La police n'y peut rien. Disparaître est un droit. En France, 5 000 personnes disparaissent de leur plein gré chaque année. Au Japon, elles sont 100 000. Exilées volontaires de leurs familles, dans leur pays, ces personnes deviennent des anonymes. Inspirée par les témoignages qu'elle collecte, Nina Chataignier développe une écriture orale et brute, un matériau scénique où l'émotion prime. Première pièce en solo de l'autrice, elle a reçu les Encouragements de la Commission nationale d'Aide à la création de textes dramatiques -ARTCENA ainsi que l'Aide à l'Ecriture de l'Association Beaumarchais-SACD, en 2017. La pièce a été sélectionnée par le Bureau des Lecteurs de la Comédie Française et fait l'objet d'une lecture au Studio Théâtre de la Comédie Française en décembre 2017 mise en voix par Nicolas Lormeau avec les comédiens Alain Lenglet, Coraly Zahonero, Nicolas Lormeau, Elliot Jenicot et Claire de la Rüe du Can. [source éditeur]

https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb455881586

  • Le Procès de Valentin Hélou ou Le Jeu de l'Innocence et de l'Autorité de Michel Hugues

Ce texte a été retenu par deux lecteurs/lectrices sur trois. Il apparaîtra sur le blog et dans le catalogue avec des extraits des fiches de lecture.

Ce texte est paru chez Babelio sous le titre "Accusé, couchez-vous !"

Extrait des fiches de nos lecteurs/lectrices

"Quel intérêt d’écrire une pièce de la sorte ? C’est alors qu’en laissant de côté le texte pour tout autre chose m’est revenu en mémoire la pièce de Vercors « Zoo ou l’assassin philanthrope » que j’avais trouvé également bavard et à première lecture peu intéressant… Et puis un deuxième texte s’est présenté à mon esprit « L’étranger » de Camus avec l’absurdité du procès de Meursaults basé, non sur les faits, mais sur son attitude non conforme aux valeurs morales de la société. . Alors… j’ai repensé « le procès de Valentin Hélou » sous un autre angle.

Que se passe-t-il aujourd’hui ? qu’a voulu montrer, raconter l’auteur ?

Et s’il avait voulu nous interpeller sur la justice actuelle ? sur l’absurdité des jugements et des verdicts ?

Alors j’ai compris…. Et j’ai adhéré à cette pièce."

"Ma fiche est très courte. Cela signifie, quand c’est le cas, que le texte ne m’a pas accroché, ne m’a pas réellement touché. Cela m’inciterait à ne pas le retenir. Cependant je suis partagé car je note une réelle qualité d’écriture et un développement de la thématique intelligent. Je pense que sur scène, cela fonctionnerait et donnerait un spectacle respectueux du public. C’est du bon théâtre de divertissement Pour cette raison, mais sans enthousiasme, je retiens ce texte."

Extrait de l'éditeur

Cette comédie satirique, bouffonne et parodique, tourne en ridicule la Justice en action – magistrats et avocats – dans une audience de procès burlesque. Le droit y perd toutes ses règles, les personnages toute vraisemblance, le récit toute normalité. L’auteur nous entraîne dans une farandole délirante 

https://www.babelio.com/livres/Hugues-Accuse-couchez-vous-Proces-loufoque/1085277

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